Plusieurs incertitudes pèsent sur le marché de l’orge
Quelles sont les perspectives de commercialisation pour la récolte d’orge qui débute en France ? Le point avec Clément Gautier, analyste chez Horizon Soft Commodities.
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« Toutes orges confondues, le bilan mondial est assez équilibré », indique Clément Gautier, analyste chez Horizon Soft Commodities. Pour la campagne de commercialisation de 2024-2025, le ministère américain de l’Agriculture (USDA) estime la production mondiale à 147,9 millions de tonnes et la consommation, à 149,4 millions de tonnes. « Mais il faut analyser la situation en prenant en compte que les paramètres de qualité peuvent vite engendrer des problèmes sur l’offre et resserrer le marché. »
Un contexte fourrager assez lourd
« À court terme, les problématiques principales sont celles de la pression des cours du blé, et l’incertitude qualitative pour les récoltes en Europe de l’Ouest, explique l’expert. Les récoltes d’orge d’hiver en France et en Allemagne vont être perturbées pas les conditions climatiques. Dans les pays scandinaves, il reste encore du temps et l’évolution est plus incertaine. Cette incertitude qualitative sur le blé est un axe de pression important pour le marché en début de campagne, et d’autant plus dans un contexte où la demande pour le marché français est assez atone. »
Clément Gautier poursuit : « Pour la campagne qui se termine et la nouvelle à venir, le point d’attention pour le marché français est l’absence de la demande de la Chine, un client important. Il y a une vraie incertitude sur ce paramètre, vu le rapprochement entre Pékin et l’Australie après une période de tensions commerciales. C’est une mauvaise nouvelle pour l’orge fourragère française. La récolte australienne est estimée à 11,5 millions de tonnes par l’Abares, en hausse de 7 % par rapport à 2023-2024. »
D'après le spécialiste, « il y a peu de demande pour la partie portuaire, et cela se traduit dans les niveaux de primes qui évoluent beaucoup et qui sont plutôt basses. Actuellement, la prime fourragère sur juin/juillet, à l’épicentre de la pression, évolue autour de –40 €/t. Sur juillet/septembre, on se situe autour de –30 €/t rendu Rouen », chiffre-t-il. Et de manière générale, « l’orge subit beaucoup de concurrence dans l’alimentation animale », rappelle Clément Gautier.
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